L'Épinette
...un clavecin intime à l'âme populaire.
L’épinette, instrument à cordes pincées de la famille des clavecins, apparaît au XVIe siècle, en plein essor de la musique baroque. Compacte et accessible, elle se distingue de son illustre cousin, le clavecin, par sa taille réduite et sa simplicité de conception, qui en font un instrument prisé aussi bien dans les salons bourgeois que dans des contextes plus modestes. Le terme épinette vient du latin spina, en référence aux petits plectres en épine qui pinçaient les cordes.
Dérivée du psaltérion médiéval, l’épinette combine l’élégance de la musique savante et la spontanéité des traditions populaires. Sa caisse de résonance trapézoïdale ou rectangulaire et son clavier permettent de produire des sons délicats et harmonieux, idéaux pour accompagner la voix ou les instruments mélodiques. Sa simplicité et son coût abordable la rendent particulièrement populaire auprès des amateurs et des familles, qui voient en elle un moyen d’accéder à la musique baroque.
À la cour, l’épinette est utilisée pour accompagner la musique vocale et instrumentale, souvent associée à la musette, un autre instrument apprécié pour son caractère pastoral. Dans les ensembles, elle joue un rôle similaire au clavecin, apportant une touche intime et raffinée. Au fil des siècles, elle devient un symbole de la musique de chambre et du divertissement domestique.
L'épinette jouée par Wenceslas
Wenceslas joue sur une épinette fabriquée par le luthier Maël Robichon maître artisan des métiers d’art et enseignant à l’ITEMM au Mans.
La photo ci-contre, montre Maël avec l’épinette jouée par Wenceslas. Cette épinette, réplique d’un modèle du XVIe siècle a été réalisée sur la base de recherches documentaires pour permettre de réaliser les plans de construction.
Ci contre Maël en train de verifier les réglages de l’épinette jouée par Wenceslas. Le réglage d’une épinette est une opération délicate qui garantit une sonorité équilibrée et un confort de jeu optimal. Cela commence par l’ajustement des sautereaux, qui doivent pincer les cordes avec précision pour produire une attaque claire et uniforme. L’accord des cordes est minutieux, permettant une justesse parfaite et une harmonie des registres. La hauteur des cordes et la tension du clavier sont ajustées pour s’adapter au toucher du musicien. Les feutres des sautereaux et des étouffoirs sont vérifiés pour éviter tout bruit parasite. Enfin, un entretien régulier du bois et des mécanismes, ainsi qu’un contrôle des matériaux utilisés, assurent la longévité et la qualité sonore de l’instrument.
Maël Robichon est un maître artisan des métiers d’art, spécialisé dans la fabrication et la restauration d’instruments à clavier anciens et de harpes. Installé à La Gacilly, en Bretagne, il a fondé l’Atelier du Prélude, où il redonne vie à des clavecins, épinettes, pianos et harpes, tout en concevant des instruments sur mesure. Diplômé de l’Institut technologique européen des métiers de la musique (ITEMM), il a également recréé des instruments rares comme le clavicymbalum (ci-contre), ancêtre du piano, grâce à des recherches historiques approfondies.
Pianiste et contrebassiste, formé au conservatoire de Nantes, Maël met son expérience de musicien au service de la facture instrumentale, apportant une sensibilité particulière aux besoins des interprètes. Il travaille avec des musées, des collectionneurs et des particuliers, créant des pièces uniques à partir de bois locaux et exotiques soigneusement sélectionnés. Entre innovation et tradition, son savoir-faire a fait de lui une référence dans le domaine des claviers anciens, alliant précision technique et excellence musicale.